Glou Guide

150 vins naturels exquis à 15 euros maximum

Antonin Iommi-Amunategui et Jérémie Couston

Celui-ci, avec sa couverture jaune clairement identifiable, vous avez dû le voir circuler sur les réseaux sociaux ou trôner sur le comptoir de votre caviste préféré depuis le début de l’automne (pourvu que ledit caviste ne fasse pas partie d’une chaîne entretenant le nivellement par le bas de la jaja sphère) . Et il y a une raison à cela : c’est le premier guide sur les vins naturels à vocation résolument démocratique en prenant le parti de sélectionner des quilles, abordables, à moins de 15 euros (et commençant même à 2,70 euros le litre !) et une approche décomplexée et accessible du bien boire. Votre caviste ne pourra plus vous dire : « Ouais, bon alors, les vins naturels, c’est forcément 25 euros la quille, m-i-n-i-m-u-m ! ».

Antonin Iommi-Amunategui et Jérémie Couston, les deux larrons derrière ce guide sont copains comme cochons depuis belle lurette et ça se sent dans l’écriture symbiotique des chroniques. Ça devient d’ailleurs un jeu que de deviner lequel des deux écrit quoi et une lecture attentive du guide vous fera déceler des indices ici et là.

Au-delà du vin, il est question de musique, de périples cyclistes au fin fond de l’Ardèche, de souvenirs de vacances et bien sûr de boustifaille, indissociable du pinard, qui plus est quand il est soooo natural ! Et même si les deux compères ne sont pas de grands fans des accords « mais vains » qui les « font plutôt bailler », ils se laisseront tout de même aller à quelques suggestions, parfois fantasques, mais toujours bien senties !

Le parti pris rédactionnel pourra déstabiliser les collectionneurs méticuleux des éditions successives des guides à papa depuis 1982 (spleen bordelais quand tu nous tiens !) car, ici, l’écriture est libre et vivante comme les vins dont il est question. Et laisse place à quelques jolies pépites du style : « C’est d’ailleurs un vin qui se fume plus qu’il ne se boit », « Une petite révolution dans le Bordelais où les glands sont toujours accros au chêne », que Michel Audiard n’aurait pas renié. Mais à vouloir toujours trouver la bonne phrase, on finit parfois à s’égarer (un peu), laissant place à quels trous d’air sur de bien jolis vins qui auraient mérité mieux. En chroniquant 150 vins, c’est inévitable et on ne leur en tiendra pas rigueur car c’est quand même une jolie performance que de tenir ce rythme sur la longueur ! La liberté de ton, l’absurde qui effleure et cette façon détachée pas si innocente de donner un instantané de cette révolution en marche qu’est le vin vivant restent les raisons essentielles pour lesquelles ce guide trouvera une place idéale dans votre bibliothèque sur le jaja nature qui ne cesse de s’étoffer ces dernières années.

P.S : à noter également en fin de guide, une liste de cavistes fréquentables près de chez vous (c’est-à-dire pas qu’à Paname).


Éditions Cambourakis – 15 euros. ISBN 978-2-36624-357-4, août 2018.